Cetait au temps ...

Lieutenant Colonel Roger Leducq

R leducq allemagne

Roger Leducq est né à Bertry le 19 janvier 1926, de Léon Leducq, paveur et de Elvire Mennessiez.

Pour ce qui est du lien familial, Roger Leducq et mon père Adolphe Lenglet cousinent à 8 générations, par les Taine (plus quelques autres) sur Bertry. Roger cousine également avec ma famille maternelle Delepine par les Loiseau x Labbé à 9 générations.

Son parcours :

En 1938, âgé de 12 ans, il entre aux Enfants de Troupe en classe de 5ème, à l’Ecole Militaire Préparatoire d’Epinal.

L’invasion allemande de 1940 entraine le déplacement de l’école, d’abord à Niort, puis à Montélimar.

En 1941, Roger poursuit sa scolarité à l’Ecole d’Autun repliée à Valence. La rentrée 1943 se fait au camp de Thol dans l’Ain.

En avril 1944 de nombreux élèves rejoignent les maquis et début mai, l’école est fermée. Roger intègre pour quelques mois le maquis « Bélier » du mouvement « Libération Nord »

.Au mois de septembre 1944, sergent FFI, il rejoint le Prytanée militaire de la Flèche où il prépare avec succès le concours de Saint Cyr. Il fait partie de la promotion « Nouveau Bahut » (45-47) et termine sa formation au camp de Coëtquidan où le général de Lattre à décidé d’installer l’Ecole spéciale militaire interarmes.

Début 1948 il est au camp d’Auvours, près du Mans, à l’Ecole d’application de l’infanterie. En octobre, il est affecté aux troupes d’occupation en Allemagne.

Le 18 juin 1949, il épouse Alice Lélu  avec laquelle il aura deux filles.

Sa demande pour servir en extrême orient étant acceptée, il est muté en décembre au 1er REI de Sidi Bel Abbès et aussitôt affecté au 3ème Bataillon étranger parachutiste qui prépare à Sétif les renforts pour les 1er et 2ème BEP opérant en Indochine. En août 1950 il embarque pour le Tonkin et  débarque à Haiphong le 9 septembre.

Le bataillon est, depuis le 17 septembre, engagé sur la RC4 au sein de la colonne Lepage qui doit recueillir la colonne Charton évacuée de Cao Bang. Ces deux colonnes sont anéanties dans la région de Dong Khé par un ennemi très supérieur en nombre.

Le 8 octobre le lieutenant Roger Leducq saute sur That Khé au sein du bataillon formé à la hâte avec le 3ème BCCP et une compagnie de marche du 1er BEP, pour recueillir les combattants rescapés de la bataille de Dong Khé. Après une semaine de combats acharnés, il est fait prisonnier comme la presque totalité des survivants de cette opération.

Il retrouvera, en captivité, deux camarades avec lesquels il décide de tenter l’évasion à la première occasion. En attendant, ils sont exhibés dans les localités du voisinage, ils subissent les interrogatoires des commissaires politiques, ils connaissent la faim, les conditions sanitaires et hygiéniques lamentables, ils verront les camarades atteints par le paludisme ou la dysenterie, minés par les parasites, les décès et les inhumations de fortune.

Le 15 décembre les trois lieutenants se lancent dans l’aventure.  Marchant la nuit et se cachant le jour, franchissant les obstacles avec aplomb et beaucoup de chance, ils progressent vers le sud et les positions françaises. Un des lieutenants sera repris, mais Roger et son camarade réussissent à faire croire à un officier vietminh qu’ils sont des prisonniers libérés. Ils sont conduits par l’ennemi au poste français le plus proche le 22 décembre, au terme d’un parcours incroyable de 130 km en zone ennemie.

Premiers officiers évadés après le désastre de la RC4, ils seront reçus et interrogés par tous les services et toutes les autorités françaises. Le lieutenant Leducq est alors affecté en février 1951 à la 1ère compagnie parachutiste du Laos. Chef de commando, il se distingue lors de multiples  opérations dans les régions de Paksé, Ban Natane et Lao Ngam.

En février 1952, il est muté au 2ème BEP et deux mois plus tard au 2ème BPC. Chef de section, il participe alors brillamment aux combats de Nam Dinh et Phu Ly en mai Hung Yen en juillet, du Kim son en août et septembre et de Bo Vi en octobre. Il se distingue encore en novembre lors des opérations de Lai Chau, à Ban Man Ginh et Luan Chau.

En février 1953, en fin de séjour, il rejoint la France et est affecté au 11ème bataillon de parachutiste de choc à Perpignan et Collioure.

En avril 1954, il est mis en congé pour soigner une tuberculose contactée lors de sa captivité. En novembre 1956, il reprend son service et en octobre 1957, il est promu capitaine. Il est affecté  en février 1959 à la 11ème demi brigade en Algérie. Il s’illustre avec son commando en avril dans la haute Medjerda, en mai et en juillet à Ain Zana.

En avril 1960, il retrouve le 11ème BPC à Perpignan.  

En janvier 1962, il est admis dans l’Infanterie de Marine. Dès le mois de juin, il part outre mer au Cameroun. Rapatrié début 1965, il est alors affecté à la mission militaire de coopération à Rabat au Maroc. Il est instructeur commando du 1er BIP et monte le centre commando de Skrirat. En avril 1967 il est promu chef de Bataillon et en octobre il est affecté à l’académie royale de Meknès comme instructeur combat. Il quitte le Maroc à l’été 1968, désigné comme officier de liaison à l’école des troupes aéroportées de Schongau (RFA).

En septembre 1971, il est affecté au 1er RPIMa à Bayonne, puis en septembre 1973 il rejoint le 6ème RIAOM à Fort Lamy (TCHAD). Promu lieutenant colonel en 1974, il rentre en France en septembre 1975. En fin d’année il quitte le service actif.

Il part alors comme adjoint du directeur des exploitations forestières de la compagnie forestière du Gabon de 1977 à 1985.

En 1985, il se retire à Villelongue de la Salanque ou il s’investit dans de nombreuses activités associatives.

Il y est décédé le 31 juillet 2017 à 91 ans. 

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Ci-dessus en Algérie.

 

Le lieutenant colonel Roger LEDUCQ était : Commandeur de la Légion d’Honneur, Officier de l’ONM, Titulaire de la croix de guerre des TOE avec 5 citations, de la croix de la valeur militaire avec 1 citation, de la médaille des évadés, de la médaille coloniale avec agrafe « extrême orient ».

"La Legion ne pleure pas ses morts elle les honore"

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"Roger; les nombreux drapeaux présents aujourd’hui et le drap tricolore qui couvre ton cercueil sont le témoignage de la reconnaissance de la France, ta patrie, envers ceux qui l’ont servie, souvent au péril de leur vie. Les nombreux camarades qui ont tenu à t’accompagner aujourd’hui sont la preuve de l’estime et de l’amitié que nous te portions."

Ci-dessous lors de sa nomination au grade de commandeur de la Légion d'honneur

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Un grand merci à Jeannette Leducq, sa soeur et à Alice Leducq, son épouse, pour leur collaboration à cette page.

Date de dernière mise à jour : Mer 01 juil 2020

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