Jérôme Desvignes (~1613 ~1644)
A la rencontre de Jérôme Desvignes
Ce 30 septembre, jour de la Saint Jérôme, m’a donné envie de faire un petit tour dans mon arbre…
j'y découvre cinq de mes ancêtres ainsi nommés, tous nés entre 1620 et 1650. Il s'agit d'un Saint du 4e siècle, moine traducteur de la Bible en latin.
Ce prénom semble avoir traversé les siècles sans se démoder : fréquent aux XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles avant de s’effacer au XIXᵉ… puis de renaître au XXᵉ, ce qui nous le rend familier.
Parmi ces cinq Jérôme, j’ai choisi de vous parler de Jérôme Desvignes, mon ancêtre à la douzième génération.
Laboureur à Troisvilles
Né vers 1613 à Inchy, petit village du Cambrésis, Jérôme Desvignes a traversé la première moitié du XVIIᵉ siècle — un temps rude, où la France sortait à peine des guerres de religion et où les campagnes du Nord vivaient sous la domination espagnole.
Il épouse Marie Lenglet, fille de Toussaint Lenglet et Jeanne de Hennappe, famille déjà bien établie à Troisvilles, village voisin.
De cette union naîtront six enfants, dont deux me relient directement à lui.
Jérôme meurt vers 1644, sans doute prématurément, laissant à sa femme la charge d’élever sla nombreuse famille, et à ses descendants celle de perpétuer son nom.
Laboureur au XVIIe siècle
Le titre de laboureur n’a rien d’anodin.
Dans la hiérarchie rurale de l’époque, il désigne un paysan aisé, propriétaire ou fermier exploitant plusieurs arpents de terre et possédant charrue, chevaux et instruments aratoires.
Le laboureur n’est pas un simple manouvrier : c’est un chef d’exploitation, un notable villageois, parfois employeur de domestiques ou de journaliers.
Sa position sociale lui confère une certaine autorité, autant qu’une responsabilité morale : il incarne la stabilité du village.
Dans les villages du Cambrésis, être laboureur, c’est être regardé avec respect — une personne de bien, selon le vocabulaire des anciens registres, un honnête homme.
Echevin du village
À côté de son métier de laboureur, Jérôme Desvignes fut aussi échevin, comme son beau-père Toussaint Lenglet avant lui.
Cette fonction, bien que modeste dans la hiérarchie du royaume, tenait une place essentielle dans la vie locale.
Au XVIIᵉ siècle, le Cambrésis — alors province du Saint-Empire — vivait encore sous le régime des justices seigneuriales.
Chaque village dépendait d’un seigneur justicier, mais l’administration du quotidien reposait sur un petit groupe d’hommes du cru : le mayeur (équivalent du maire) et ses échevins.
Les échevins étaient choisis parmi les habitants les plus honorables — laboureurs, artisans aisés, marchands — reconnus pour leur droiture et leur bonne réputation.
Leur nomination pouvait varier : parfois proposés par les habitants et confirmés par le seigneur ou son bailli, parfois désignés directement par celui-ci.
Mais dans tous les cas, c’était un honneur : être échevin, c’était servir la communauté.
Le Saviez-vous ?
Le mot “échevin” vient du vieux français eschevin, lui-même issu du francique skabîn, qui désigne “celui qui juge”
son rôle était multiple :
Administrer le village : surveiller les chemins, les fontaines, les pâtures, les réparations, les clôtures.
Représenter les habitants auprès du seigneur, notamment pour les questions fiscales.
Participer à la cour échevinale, véritable tribunal de proximité, où se réglaient les affaires civiles et les petits différends.
Signer et témoigner dans les actes de vente, de succession ou de partage.
Un homme simple, un maillon essentiel
Ainsi se dessine la figure de Jérôme Desvignes : laboureur respecté, échevin du village.Sous son chapeau de feutre, derrière sa charrue, il fut l’un de ces hommes discrets, ni noble, ni riche, dont dépendait la vie rurale. Et je me plais à imaginer qu’il aurait souri en apprenant qu’un jour, quatre siècles plus tard, sa lointaine descendante le sortirait de l'oubli, plume à la main, devant son nom inscrit sur un registres.
note généalogique
Le patronyme Desvignes a connu au fil du temps plusieurs variantes orthographiques :
Dans les premiers actes du XVIIᵉ siècle, on rencontre Desvignes. Est-il besoin d'en donner l'explication ? Originaire d'un lieu-dit les Vignes (plantation de vigne), toponyme très répandu dans toute la France, y compris dans les régions où la vigne a aujourd'hui disparu. Ben sûr en Cambrésis chacun pense au village Les Rues-des-Vignes.
Ses enfants signent ou sont mentionnés sous les formes Desvigne ou Devignes, puis Devigne, cette dernière s’imposant définitivement aux siècles suivants.
Ces variations reflètent l’orthographe fluctuante des scribes et des curés, à une époque où la norme écrite n’existait pas encore.
À noter : le village d’Inchy ne possède pas d’archives paroissiales pour cette période.
Les dates de naissance et de décès de Jérôme Desvignes ont donc été estimées à partir de la chronologie des naissances de ses enfants, ainsi que de mentions relevées dans les actes de mariage de ceux-ci.
Cette approche, classique en généalogie ancienne, permet de replacer Jérôme dans son époque avec vraisemblance, sinon avec certitude.
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Date de dernière mise à jour : Mar 30 sept 2025
Commentaires
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- 1. Bruneau Christiane Le Mar 30 sept 2025
Bel article, une fois de plus. J'ai aussi des Desvignes dans mon ascendance.-
- Dominique LENGLETLe Mar 30 sept 2025
merci de tes encouragements.
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