Mariage Brunet Vandermoeten 1924
Georges Brunet & Angèle Vandermoeten
Il fait beau ce samedi 12 juillet 1924, à Montigny en Cambrésis. La Grande Guerre est loin, désormais. Les cicatrices et les ruines, elles, sont encore présentes. Les Français qui rêvent d’un monde nouveau ont proclamé « Plus jamais ca ! » On reconstruit, on replante. Une décennie nouvelle s’est ouverte, ce sont les Années Folles gonflées d’espoir mais aussi de silence contenu. Le chagrin est là, tapi dans presque toutes le familles. On pleure les morts, on cherche encore les disparus et on apprend à vivre avec les estropiés. Ici, on n’a pas oublié Célestin Vandermoeten, cousin de la mariée, tombé en 1915, quelque part entre la Marne et l’enfer.
Mais ce jour-là, c’est la vie qui s’impose, par la robe blanche d’Angèle et par les tenues endimanchées des convives. Cette photo de groupe immortalise le moment dans sa plus belle tradition et témoigne d’un temps suspendu, réunissant l’ensemble des deux familles sur un même cliché. Tout est codifié, les mariés au centre, entourés de part et d’autre de leurs parents respectifs, puis des grands parents. La famille du marié à gauche, celle de la mariée à droite.
Une partie des hommes portent le nœud papillon blanc, très à la mode, et la mariée a revêtu la robe courte typique des années vingt : taille basse, col rond, manches trois-quarts, voile épinglé sur une coiffe plate, comme un casque de grâce.
On sourit peu, c’est la norme jusqu’au début des années vingt. C’est à la fois la conséquence des contraintes techniques, des exigences sociales et…. de la mauvaise hygiène dentaire. Une photo coûte cher, il ne s’agit pas de la rendre floue ou inutilisable par un mouvement intempestif, des yeux fermés, ou la grimace d’un enfant.
Autour de Georges Brunet
Georges junior, né en 1900 à Troisvilles, est le cinquième d’une fratrie de neuf enfants. Son père, Georges Flore Brunet, cultivateur et commis boulanger venu de Walincourt, a épousé Joséphine Héloir, native d’Inchy. Le couple s’établira plus tard à Bertry, où naîtront leurs deux derniers enfants.
Le père est-il un fumeur invétéré ? Il semble bien qu’il tienne une cigarette à la main. Il mourra moins de quatre ans après cette noce , Joséphine lui survivra pendant trois décennies.
Juste derrière, au deuxième rang, Léon Brunet est reconnaissable : à ses côtés, Mathurine Pruvot, que tout le monde connait sous le surnom de Zulma. Ils se marieront en 1931 et auront une fille, Maryse, qui est toujours de ce monde et dont j’espère qu’elle pourrait identifier quelque uns de ses oncles et tantes..
D’autres membres de la fratrie sont là :
À l’extrême gauche, sur une petite chaise, Jeanne Brunet, née en 1922, fille de Paul Brunet et Eugénie Bergéal, atteste de leur présence ce jour-là. Sont-ils juste derrière elle ? Ou au rang supérieur ?
À ses côtés, Yvonne Brunet, la plus jeune des neuf enfants Brunet, née en 1914, avec un grand nœud blanc dans les cheveux.
Le garçon en costume marin, au premier rang, est d’après mes fiches, Émile Paul Albert Thirel, né en 1915, fils de Maria Brunet et André Thirel.... un des quatre couple de gauche.
Joseph Robert Brunet et sa fiancée Raymonde Danquigny sont peut-être le jeune couple visible dans l’encadrement de la porte — hypothèse plausible, mais prudente.
Enfin, tout en haut à gauche, ce frère à l’allure plus âgée pourrait être l’aîné de la fratrie, Émile Brunet, avec son épouse Marthe Blot.
Autour d’Angèle Vandermoeten
Angèle, elle aussi née en 1900, est la fille unique de Jules Vandermoeten, tisseur, et de Julie Legrand, son épouse. Tous deux sont assis à droite de la mariée, regard tranquille et posture soignée. Jules élégant porte, il me semble, jacquette et gilet et s'aide d'une canne pour se déplacer. Quant à Julie, les reflets de sa tenue me font dire qu'elle porte une robe ou un ensemble en faille noir.
L’absence de fratrie n’a pas empêché l’entourage d’être fourni : Jules avait six frères. Autant dire, pour Angèle, un champ de cousins-cousines à perte de vue ! Plusieurs ont pu être identifiés sur la photo grâce à des comparaisons patientes et à l’œil complice de Jean-Claude Taisne :
Clémence Vandermoeten (1905), fille d’Henri Vandermoeten et Angélique Tamboise (mon arrière-grand-tante), se trouve au deuxième rang, près de la mariée.
Sa sœur Angélique (1901), se tient à l’extrême droite du même rang.
Leur frère Albert, né en 1904, pourrait être le grand jeune homme tout en haut à droite.
Autre branche présente : celle d’Omer Léon Vandermoeten et Clotilde Tamboise ( mon autre arrière-grand-tante)
Leur fille Clotilde Vandermoeten (1907) serait la jeune femme située entre la fillette du haut (non identifiée) et le grand jeune homme.
Son frère Omer Désiré, (1905), se tiendrait juste en dessous, au rang du milieu.
L'homme qui porte la fillette dans ses bras n'a pas pu être identifié.
Enfin, reste la vieille dame assise à l’extrême droite du premier rang, vêtue de sombre. Elle n’est ni la mère de Julie Legrand, ni une sœur (il n’y en avait pas). Peut-être une tante éloignée, une marraine, ou tout simplement une invitée importante dont l’identité s’est perdue.
Et après....
Le couple Georges et Angèle ne donnera naissance qu’à un seul enfant, Roland, né en 1927. Menuisier à Montigny, il restera fidèle à sa terre natale et s’éteindra en 2014.
Georges, lui, meurt jeune, en 1945, à l’âge de 45 ans seulement. Angèle lui survivra 45 ans, jusqu’en 1990, témoin d’un siècle bouleversé.
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Date de dernière mise à jour : Jeu 22 mai 2025
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