Cetait au temps ...

Albert Bonneville (1905-1940)

Albert Bonneville né à Clary

Le vendee

Le char B1 bis  français, un monstre d'acier de 32 tonnes mais très gourmand en carburant. D'une conception très avancée pour l'époque, les chars B se révèlent néanmoins assez inadaptés aux opérations rapides de la bataille de France de mai-juin 1940.

Le 25 mars 1905 naît à Clary, dans le Nord, un enfant prénommé Albert. Il est le fils de Gustave Bonneville, débitant de boissons, et de Laurence Poulain, épicière. Une sœur, Marie-Louise, vient compléter cette famille modeste et sans histoire ; elle épousera plus tard Alfred Loiseaux. Albert, lui, ne se mariera jamais. Célibataire, il mène une vie discrète, paisible, dans l’entre-deux-guerres. Jusqu’à ce que le monde s’embrase de nouveau.

Comme tous les hommes de sa génération, Albert a effectué son service militaire. Et comme tant d’autres, il est rappelé en 1939, à la mobilisation générale qui suit la déclaration de guerre. Réserviste, il est affecté comme caporal au dépôt de chars 509 de Vannes, en Bretagne.

Commence alors ce que l’on appellera bientôt la "drôle de guerre" : une attente tendue, interminable, où l’on guette un ennemi invisible, où la guerre semble déclarée sans être réellement combattue. Derrière l’illusion d’un calme trompeur, les jours s’égrènent dans une France qui retient son souffle. Albert, loin des premières lignes, partage ce sentiment d’incertitude. Il est mobilisé, prêt, mais tenu en réserve. Jusqu’à ce que le fracas du monde le rattrape

1940, la guerre.

Tergnier 1940Tergnier juin 1940 Sources : Aisne.com 

Hopital hospice 94 rue des anciens combattants afn tom a chauny architecte louis rey

L’Allemagne lance l’offensive sur la France, et le pays vacille. C’est dans ce contexte chaotique qu’Albert, en permission, monte dans un train qui traverse la région de l’Aisne. Il se trouve à bord d’un convoi de permissionnaires, arrêté à Tergnier, dans l’Aisne, le 14 mai 1940, quand la gare est la cible d’un bombardement aérien allemand.

Le destin frappe là, brutalement. Albert est grièvement blessé, atteint par un éclat ou une déflagration violente : il souffre d’un arrachement de la région lombaire, une blessure effroyable. Il est transporté en urgence à la section hôpital militaire de Chauny, une ville alors en pleine évacuation civile, où le chaos règne.

Il décède le lendemain, le 15 mai 1940, emporté par ses blessures, dans une France qui s’effondre et est inhumé à la hâte dans les jardins de l’hôpital militaire de Chauny — comme tant d’autres morts de la débâcle.

La nouvelle de sa mort mettra des mois à parvenir à sa famille : la mairie de Clary n’est officiellement informée que le 30 novembre 1940. Ce n’est que le 19 mai 1941, un an presque jour pour jour après sa mort, que l’acte de décès officiel, portant la mention "Mort pour la France", est transmis à ses proches.

Epilogue

Silhouette soldat plus drapeaux png

Ainsi s’éteint Albert Bonneville, caporal, simple soldat de l’ombre, fauché par la guerre sans avoir eu le temps de se battre, d’espérer, de revenir. Il avait 35 ans.

Il n’a pas laissé de descendants. Mais sa mémoire, elle, mérite d’être ravivée.

Si quelqu’un possède une photographie d’Albert Bonneville, ce soldat de Clary tombé à Chauny, nous serions infiniment reconnaissants de pouvoir compléter les sites mémoriels qui honorent ceux que l’Histoire a trop souvent oubliés. Toute contribution, aussi modeste soit-elle, serait un pas vers la reconnaissance due à son sacrifice.

Archives militaires source : Centre Historique de la Défense

Bonneville 1

Bonneville 3Bonneville 2

Acte deces bonneville

 

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Date de dernière mise à jour : Lun 09 juin 2025

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Commentaires

  • Jean-Luc Marcel DUMOULIN
    • 1. Jean-Luc Marcel DUMOULIN Le Lun 09 juin 2025
    Merci Dominique pour ce rappel pour ne pas oublier ce qui s'est passé à causse de la connerie humaine...
    Désolé d'être aussi cru et catégorique ! Je viens de terminer la lecture d'un livre "historique" sur le passé autour du village de Mussidan (Dordogne) entre 1942 et 1944, après la débâcle, l'exode, les antrées aux maquis de Dordogne, il y en avait beaucoup d'actifs dans les environs. Cette lecture m'a rappelé les pertes humaines de ce qui s'est passé ici, alors ...
    Note que j'habite dans la commune de St-Antoine-sur-l'Isle proche de la forêt de la Double, célèbre pour avoir abritée des maquis et limitrophe de la commune de Le Pizou (Dordogne) qui a connu le 22 août 1944, une attaque par le bataillon Violette de la Brigade RAC, d'un train transportant de l'argent vers Bordeaux.
    Note aussi que lorsque je servais à la brigade de Lanouaille,(il y a une vigntaine d'années) j'ai rencontré la veuve de "Violette" ainsi que ses enfants qui travaillaient ensemble dans l'entreprise de travaux publics familiale.

    https://resistancefrancaise.blogspot.com/2012/08/la-bataillon-violette-combat-du-pizou.html
    • Dominique LENGLET
      • Dominique LENGLETLe Mar 10 juin 2025
      Merci de ce témoignage.

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