S comme Succession d'Espagne (guerre)
Vous connaissez-tous cette guerre à travers une chanson qui date de la bataille de Malplaquet en 1709. Elle prêterait à sourire si cela ne cachait une réalité autrement douloureuse.
A noter que Le protagoniste John Churchill, premier duc de Marlborough, ne fut que blessé à la bataille de Malplaquet, contrairement à ce que raconte la chanson.
John Churchill, Alias Malbrouck, puisque c'est ainsi que l'on prononce en français est l'ancêtre de Winston Churchill.
L’évènement déclencheur de la Guerre de succession d’Espagne a lieu le 1er novembre 1700 lorsque Charles II, roi d’Espagne, meurt sans successeur, à l’âge de 35 ans.
L’empire espagnol devient une proie bien tentante pour les dynasties européennes qui se réclament, généalogiquement parlant, de la succession.
Le souci est que, quelle que soit la solution, l’ordre géopolitique de l’Europe sera remis en cause. Pendant près de 15 ans, s’affronteront en divers lieux d'Europe, les troupes françaises de Louis XIV et ses alliés contre les pays coalisés autour du Saint-Empire : « La Grande Alliance ».
Le Cambrésis et le Hainaut constitueront le principal théâtre de ce conflit à partir de 1709.
Pour ne rien arranger, l’Europe aura à subir le « grand hyver » dès le début de janvier 1709. L’épisode de froid intense provoquera la famine. Les morts se comptent par centaines de milliers. "le pain enchérit à proportion du désespoir de la récolte". Les émeutes de subsistance éclatent un peu partout.
Saint-Simon fait également état de la triste condition des Armées : "les officiers particuliers mouraient de faim avec leurs équipages". En 1711, les troupes ennemies de la grande alliance sont stationnées entre Le Cateau-Cambrésis et Landrecies. Leurs conditions de vie sont semblables. Par conséquent, elles rapinent, rançonnent et détruisent dans les villages alentours, provoquant l’épouvante.
A propos de Troisvilles, mon cousin François Lenglet témoigne dans son blog "Vu du Sud" comment l’Abbé Moyal décrit le passage des troupes ennemies dans le village.
« Les grains, les bestiaux et les chevaux, les vêtements et les meubles des habitants, aussi bien des plus riches que des plus pauvres, avaient été enlevés par les gens de guerre ; des maraudeurs avaient poursuivi et tué des habitants; des maisons avaient été détruites; les personnes couchaient sur la paille; il était impossible de cultiver les champs »
La faim rend fou. Dans la nuit du 14 au 15 juillet se déroule à Maretz un épisode terrible que M. Henri MONTIGNY, n’hésitera pas à appeler « Oradour en Cambrésis » dans son livre "Notre histoire à travers celle de Clary".
Après avoir pillé et saccagé d’autres villages, des soldats anglais de l’alliance ennemie sur ruèrent sur Maretz. La population effrayée s’était enfermée dans le cimetière avec ses animaux, imaginant se mettre à l’abri dans un enclos sanctuarisé. Rien n’arrêta les barbares qui commencèrent à éventrer hommes et bêtes. Les habitants du village se réfugièrent alors dans l’église qui fut incendiée par les vandales, comme la plupart des maisons. 339 habitants périrent lors de cette nuit de folie.
Heureusement dix jours plus tard, la victoire à Denain du Maréchal Villard allait permettre de négocier une paix qui soulagerait, pour un temps, le Cambrésis. Ce sera l'objet de la lettre U, dans deux jours.
Date de dernière mise à jour : Mar 22 nov 2022
Commentaires
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- 1. Jean-Luc, Marcel DUMOULIN Le Sam 10 déc 2022
Y a pas dire, quel boulot formidable -
- 2. douay Le Mar 22 nov 2022
Vive les Camisards ! -
- 3. VERONIQUE ESPECHE Le Mar 22 nov 2022
Vraiment quel boulot ce Challenge ...
Je prends une leçon d'histoire jour après jour
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