Cetait au temps ...

Léonard Fruit (1855-1907)

Un ancrage familial

Léonard Fruit est né en 1855 à Bertry, dans une famille profondément enracinée dans le village depuis de nombreuses générations, Fils de Célestin Fruit et Anne Virginie Sophie Taine, tisseurs eux-mêmes. Il est l’enfant du milieu d’une fratrie de cinq enfants : Sophie et Virginie, ses deux sœurs aînées, et Benoît et Émile, ses deux frères cadets.

Léonard et Benoît sont mes arrière-grands-oncles et Émile mon arrière-grand-père. Je n’ai connu aucun d’entre eux.

Sophie, l’aînée, quitta Bertry pour vivre en région parisienne, et mourut jeune, tandis que Virginie, sa sœur cadette, resta célibataire et trouva sa seule trace dans la mémoire familiale parce qu’elle fut inhumée dans le caveau Fruit -Wanecq avec Émile et sa famille. Benoît et ses descendants me sont restés familiers bien que ces derniers aient quitté Bertry pour s’établir à Caudry.

 Léonard, tout comme ses frères, embrasse la profession de tisseur. Il suit la voie tracée par ses parents et les parents de ses parents pendant de nombreuses générations.

Celestin et virginie

Fruit laforge

À 20 ans, il se présente devant le conseil de révision et est déclaré apte au service armé. Par la loi du 27 juillet 1872, le service militaire est devenu obligatoire pour tous les Français âgés de 19 ans. Comme à cette époque, l’armée ne peut accueillir que 400 000 hommes, un tirage au sort décide dans les faits de la durée du service actif : cinq ans ou un an. Il ne tire pas le bon numéro, il en prend pour cinq ans et sera libéré en 1881.

En mai 1884, il épouse Virginie Laforge, une fille du village. Quelques mois plus tard, en septembre, leur premier enfant voit le jour. De toute évidence, ils ont « fêté Pâques avant les Rameaux ». C’est un garçon, Léonard, comme son père. Suivront Albertine en 1888 et Germaine en 1892. L’épouse de Léonard, Virginie, gère un estaminet bien situé dans la Grand-Rue de Bertry.

 

Léonard Fruit n’est pas seulement un tisseur et un père de famille ; il est aussi engagé politiquement. Il rejoint le Comité Libéral, où il fait valoir ses convictions républicaines et sociales. Impliqué dans la vie publique, son militantisme trouve son prolongement dans son rôle de conseiller municipal, un poste qu’il occupe avec dévouement jusqu’à une période avancée de sa maladie.


En février 1907, alors que le conseil municipal de Bertry se réunit sous la présidence du maire, Léonard participe activement à la discussion sur des sujets administratifs, comme la location du presbytère, un sujet particulièrement sensible à l’époque, dans le contexte de la loi de séparation de l’Église et de l’État, votée en 1905. Ce rôle dans la commune montre l’implication de Léonard dans les affaires publiques, au moment où la République cherche à imposer des réformes sociales de grande ampleur, notamment dans le domaine du travail et des droits des ouvriers.

Le gouvernement de Clemenceau, pourtant porteur de réformes visant à améliorer la condition des travailleurs, est loin de faire l’unanimité. Dans la presse locale, on peut lire des critiques acerbes des réformes, notamment à travers la mention « les idées haineuses d'un gouvernement de francs-maçons », ce qui montre une opposition forte des cercles conservateurs, hostiles aux réformes sociales de Clemenceau. Bien que Léonard Fruit ne soit pas directement lié à ces querelles, il doit sans doute naviguer dans un climat politique tendu où les nouvelles réformes sont source de divisions.

 

Conseil municipal bertry 19072

Funerailles leonard fruit

Son état de santé se dégrade rapidement, et sa mort est annoncée dans la presse le 25 juillet de la même année, à l’âge de 51 ans. Cette disparition laisse un grand vide dans la famille et le village, comme en témoignent ses funérailles.


Celles-ci, marquées par une grande affluence, attestent de l’affection et du respect que la communauté lui porte. Le cortège funèbre, précédé par l’association Jeunesse Catholique, la fanfare municipale et la société de gymnastique, reflète son implication envers la jeunesse et les valeurs chrétiennes. Le curé de la paroisse, lors de son discours, retrace sa vie qu’il qualifie d’exemplaire.

Sa veuve Julie Laforge lui survivra jusqu’en 1944.

 

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Date de dernière mise à jour : Ven 21 fév 2025

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