Victor Cirier, homme politique
Druon Victor Jules CIRIER voit le jour le mercredi 16 avril 1823 dans la petite ville de Le Cateau-Cambrésis, plus communément appelée "Le Cateau". Il est le troisième enfant du couple formé par Pierre "Antoine" CIRIER et Hyacinthe DELVIGNE.
J'ai déjà eu l'occasion de brosser une esquisse de cette branche familiale, je vous invite, si nécessaire à relire la page consacrée à Jean Louis CIRIER, son grand-père.
Bien que d'origine relativement modeste, le père est tisseur, la mère femme au foyer, ses parents ont rapidement conscience de ses capacités et n'hésitent pas à le faire étudier.
Journal "Le Libéral de Cambrai" du 22 octobre 1890 : " Après de brillantes études au Lycée de Douai, il s'en fut à Paris suivre les cours de la Faculté de droit ; le diplôme de licencié obtenu, il commença, en 1840, son stage d'avocat à Douai, qu'il quittait bientôt pour se fixer définitivement à Cambrai. En 1843, il était inscrit au barreau de notre ville".
Si telle est la réalité, nous avons affaire à un "surdoué" qui obtient sa licence de droit à 17 ans !
Une autre source, la "Notice des parlementaires du Nord", nous indique qu'il fréquenta la prestigieux Lycée Henri IV de Paris.
Quoiqu'il en soit, dès 1843, Jules CIRIER, qui ne se fait encore appeler Victor, exerce la profession d'avocat au barreau de Cambrai. Très vite, sa diction, son éloquence, sa voix puissante font de lui une personnalité que l'on vient voir plaider par curiosité, comme au spectacle. Je cite encore la presse "Monsieur Cirier était servi par un admirable organe ; mais sa qualité maîtresse était l'esprit ". Très vite son cabinet ne désemplit pas.
Egalement reconnu par ses pairs, il est rapidement nommé au Conseil de l'Ordre. Son expérience et son intégrité le conduisent tout naturellement à la plus haute fonction, celle de bâtonnier.
Le bâtonnier est, en France, le coordinateur des avocats inscrits dans un barreau et leur représentant à l'égard des autres autorités civiles ou judiciaires. Il est aussi investi de certains pouvoirs en matière de sanctions professionnelles. Elu pour deux ans, il dispose d'une véritable fonction d'arbitrage entre les avocats et d'une fonction de conciliateur lorsqu'un différend oppose un avocat et son client. C'est également lui qui désigne les avocats commis d'office.
Jules CIRIER sera réélu 6 fois à cette fonction, en 1859 et 1887.
Outre son activité professionnelle, l'homme s'implique dans la vie civile et civique : il figure, dès 1857, parmi les membres de la chambre cambrésienne des arts et manufactures. Le conseil d’administration des mines de l’Escarpelle le choisit comme vice-président. En parallèle il exerce un mandat de Conseiller municipal de Cambrai de 1860 à 1890. C'est là qu'il goûte à la vie politique.
Il entre au conseil général le 4 novembre 1877, élu haut la main chez les républicains du canton Est de Cambrai.
L'année 1879 est pour lui l'occasion d'un nouveau succès politique : La Chambre des députés lui ouvre ses portes à la faveur d’une élection partielle et Victor CIRIER siège, dans les rangs de la gauche républicaine, au Palais-Bourbon à partir du 2 décembre 1879.
Membre de nombreuses commissions, il est l'auteur de plusieurs rapports, et sera réélu en 1881.
En 1885, en raison d'un changement de mode de scrutin qui déroute les électeurs, la liste républicaine est battue.
Après un intermède de trois ans, pour V. CIRIER et le parti républicains, vient le temps de la revanche. Les grands électeurs envoient le candidat à la Haute Assemblée à la faveur des sénatoriales du Nord.
Victor Cirier n’y exercera, hélas, qu’une faible activité. Miné par la maladie, il s'éteint le lundi 20 octobre 1890 à son domicile de Paris dans le XVIe arrondissement.
Il laisse une veuve, Louise Boucher, épousée à Paris en 1857, et trois fils Lucien, Fabien et Julien.
Vous pouvez consulter l'arbre généalogique ICI
Post-scriptum
Pendant plusieurs mois j'ai tenté, sans succès, d'obtenir une photo de Victor CIRIER, que ce soit auprès de la ville du Cateau, de Cambrai, auprès des différentes chambres, et même auprès d'associations historiques. Si jamais, une personne pouvait me fournir le document, j'aurais plaisir à l'ajouter à cet article.
Merci pour cette lecture. L' article vous a ému, intéressé, amusé ou tout simplement été utile ?
Ecrivez-moi un petit commentaire, Seul le nom (initiales ou pseudo) est obligatoire. Si vous souhaitez que je vous contacte, pensez-à renseigner votre e-mail, je suis toujours heureuse d'échanger .
Le blog ne comporte pas de bouton « like » aussi n’hésitez pas à manifester votre satisfaction au moyen des cinq étoiles ci-dessous. C’est une autre façon d’encourager mon travail !
Date de dernière mise à jour : Jeu 10 oct 2024
Commentaires
-
- 1. PAVARD Le Dim 20 avr 2025
Bonsoir,
Je viens de lire et donc de découvrir la vie de Victor Cirier. J'en suis arrivé là car en faisant ma généalogie, j'ai parfois relevé des Pavard qui n'étaient pas les "miens".
J'avais trouvé un Albert Désiré Pavard, brasseur, qui une fille s'était marié avec Lucien Cirier. C'était le fils de Victor Cirier, l'homme politique.
Et donc je vais rattacher cela à ma généalogie car les ancêtres d'Albert Désiré Pavard se trouvent être aussi les miens depuis Guillaume Pavard, laboureur à Dimancheville (Eure-et-Loir).
Bravo, votre article est très intéressant et instructif et donne envie d'en savoir plus sur Victor.
Meilleures salutations
Jean-Pierre PAVARD-
- Dominique LENGLETLe Dim 20 avr 2025
Merci beaucoup, un lien ténu se tisse entre nous, à la mode de Bretagne !
-
- 2. MULLER-ESPECHE Véronique Le Lun 04 avr 2022
Quel homme politique !!!
Le recyclage a ça de bon, j'avais zappé cet article
Ajouter un commentaire