Cetait au temps ...

Jeanne Taine (1889-1959)

Ce jour là, 15 avril 1959

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S’éteignait à Saint Erme-Outre-et-Ramecourt, dans l'Aisne, près de Laon, Jeanne Taine, Alias Sœur Marie Eugène, religieuse de chœur. Elle est inhumée dans un carré réservé aux religieuses dans le cimetière communal de St Erme.

Née à Bertry le 8 février 1889, d’Eugène et Berthilde Lansiaux, elle est la cinquième née d’une fratrie qui comptera dix enfants, dont cinq seulement atteindront l’âge adulte.

Je ne broderai pas sur sa jeunesse, ses motivations, son engagement, puisque je ne sais rien. Elevée dans une famille catholique pratiquante, les semences de la foi vivaient en elle. Leur croissance a  mené Jeanne sur ce chemin. Elle prononça ses vœux le 27 septembre 1920.

Taine jeanne famille

En famille

Jeanne et alice taine t

Jeanne, que l’on voit ci-contre en portrait avec sa sœur Alice, resta proche des siens, comme en témoigne la photo de famille où elle est présente à côté de sa mère Berthilde Lansiaux entourée de ses enfants et petit-enfants. Je dois cette photo à mon ami Albert Parisis, elle fera l’objet d’une publication ultérieure ou je tenterai d’identifier les individus.

Berthilde lansiaux sa fille jeanne et petits enfants

La vie, les vœux d’une religieuse.

Jusqu'au concile Vatican  2, il existait deux catégories de religieuses, les « religieuses de chœur », qui s'engageaient à la récitation quotidienne de la prière, habituellement de manière solennelle, et les « sœurs converses », généralement de formation académique inférieure, qui étaient chargées de la gestion matérielle du monastère ou du couvent. 

Avant de s’engager définitivement dans la vie religieuse, chaque sœur suit une formation initiale qui comprend plusieurs étapes.

Chaque ordre ou congrégation met en place des règles différentes pour organiser la vie en communauté. Mais toutes répondent à un triple engagement, les trois vœux, également appelés «conseils ou vertus évangéliques», à savoir la pauvreté, la chasteté et l’obéissance.

Faire vœu de pauvreté signifie ne rien posséder, mais pas seulement. Cela signifie également que «votre» temps ne vous appartient pas: il appartient à la communauté, et il en va de même pour vos aptitudes et talents.

Le vœu de chasteté engage au célibat.

Le vœu d’obéissance, au sens religieux, ne signifie pas obtempérer, se soumettre mais « se mettre à l’écoute ».

Dans le même temps, celle qui s'est construite une nouvelle identité sociale change de prénom. Ce nouveau prénom lui est en général attribué par la mère supérieure.

 

L’aspirantat

Après un temps de stage, de retraite ou de contacts réguliers avec la Congrégation, la jeune fille est invitée à vivre un temps d’aspirantat qui se passe dans une des maisons de la Congrégation.

Le postulat

L’aspirante commence son postulat à partir de son admission dans l’établissement et reçoit l’habit de postulante : la robe brune, longue à mi-jambe. Cela dure environ un an et donne l’occasion à la postulante d’authentifier sa vocation personnelle, de faire l’apprentissage de la vie en commun  et de découvrir l’esprit et l’histoire de la Congrégation.

Le noviciat

Après environ une année de postulat, la jeune fille qui souhaite s’engager plus avant dans la vie religieuse entre au noviciat qui durera deux ans, recevant ainsi le voile blanc.

Les vœux temporaires

Au terme du noviciat, la sœur ayant fait sa demande, et ayant été reconnue apte à vivre dans la Congrégation, est admise à prononcer ses premiers vœux de chasteté, de pauvreté et d’obéissance, selon la règle de vie de la Congrégation. Les premiers vœux sont émis pour un an, renouvelables tous les ans pendant plusieurs années.

Les vœux perpétuels

Après la période des vœux temporaires, la professe, admise par la Congrégation, prononce ses vœux perpétuels. La profession perpétuelle est l’acte par lequel, sous l’action de l’Esprit Saint, la sœur se consacre définitivement à Dieu.

 

 

 

Jeanne taine t

Le couvent de Saint-Erme

Couvent st erme

 

L'origine de la Congrégation Notre Dame de St Erme date de 1816, les statuts du pensionnat date de 1827 approuvés par ordonnance royale, en 1829 une ordonnance du roi Charles X donne une forme régulière et légale à ces statuts.

 Durant les  XIXe et  XXe siècle,  cette institution catholique accueillit  et éduqua de nombreuses jeunes filles du Laonnais, en internat ou en externat.

 

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J’adresse mes plus vifs remerciements à l’AML de St Erme (Association Mémoire Locale) qui, par le biais d'un de ses bénévoles, m'a fourni toutes les informations et les photos qui m’ont permis d’écrire cet article.

Ci-contre le carré réservé aux religieuses dans le cimetière de St Erme.

Le sujet vous intéresse ? Un livre sur le couvent est en cours d’écriture, il devrait sortir en fin d’année. Ne le manquez pas ! aml.sterme@gmail.com

 

Je n’avais pas beaucoup à écrire sur Jeanne Taine, mais j’avais à cœur, pour changer, de partager avec vous, un article empreint de douceur, de sérénité et le beau sourire de Sœur Marie Eugène. Merci à la famille de Jeanne pour les photos.

 

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Date de dernière mise à jour : Lun 15 avr 2024

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Commentaires

  • VERONIQUE ESPECHE
    Un très bel article !!!
  • THIREL DAILLY Alain
    J'aime beaucoup : " les semences de la foi vivaient en elle". Belle expression !
    Merci pour ce bel article.
    Alain
  • Bruneau Christiane
    • 3. Bruneau Christiane Le Lun 15 avr 2024
    Bravo pour cet article bien documenté.

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