Cetait au temps ...

Taine Auguste 1793-1814

Typhusdemayence1814

Mayence  - Mainz- Allemagne 10 mars1814.

C'est ici que se termine la courte vie du jeune Bertrésien Auguste TAINE, 21 ans, né à Bertry, petite commune du Nord le 21 janvier 1793. Déjà, on peut dire que c'est un funeste présage, cette naisssance le jour où la Révolution exécute son roi !

Issu d'une fratrie de 12 enfants dont quatre n'ont guère dépassé l'âge de deux ans, Il est le dernier enfant de Ferdinand et Anne Joseph ROUSSEAU, tous deux encore vivants. 

Le père, Ferdinand Taine a exercé le métier d'arpenteur. La révolution n'a pas été tendre envers ceux qui le pratiquaient. Ces hommes étaient amenés à fréquenter régulièrement les propriétaires fonciers, noblesse ou clergé, de là à imaginer une collusion il n'y avait qu'un pas. Allègrement franchi en cette époque folle. Un certain nombre d'arpenteurs génomètres y laissèrent leur tête. Citons, Jean-Philippe Desvignes, né à Avesnes-le-sec, condamné à mort le 22 floréal an 2, par le tribunal révolutionnaire séant à Cambray, comme traître à la patrie.

Ferdinand Taine porte, depuis 1798, le titre d'officier public du village, en charge de la rédaction des actes de naissance, mariages et décès. L'apellation "maire" ne sera effective qu'après 1800. C'est qu'il s'agit d'un homme de confiance qui a su donner des gages de fidélité aux idéaux révolutionnaires.

Mayence, ville fondée par les romains,  au riche passé historique, à l'architecture extraordinaire. Mais aussi, ironie de l'histoire, l'une des places névralgiques de la révolution. Les troupes françaises ont commencé le siège de Mayence en octobre 1792....pour aboutir à l'éphémère "République de Mayence" en 1793, l'année même de la naissance d'Auguste.

Les Français voulaient faire de Mayence une ville à jamais française ; aussi y amenèrent-ils leur culture, leur langue et leurs institutions. En 1802 le Consulat décida la création du Lycée de Mayence, un des sept lycées de première génération avec les lycées de Bordeaux, Marseille, Lyon, Moulins, Bruxelles et Douai.  Napoléon, ne voulait pas seulement faire de cette ville une place forte, mais une vitrine de son empire.

Mourir a mayence

Auguste TAINE, Fusilier à la 3è Compagnie 3è Bataillon du 104è Régiment de ligne est bien loin de ces considérations.

C'est la campagne d'Allemagne, la suite de la Bérézina, la Grande Armée recule et abandonne  blessés et  malades. Il a été arraché à son cher village, à sa famille, à ses amis pour des raisons qui le dépassent . Entre le 1/09/1812 et le 20/11/1813, Napoléon a fait des recrues par appels et conscriptions de 1 million 327 mille hommes. Des rappels sur les classes de 1808 à 1812, la conscription sur les classe des 1813 et 1814 et il a même appelé ceux de 1815 !

Auguste n'a rien connu de l'époque glorieuse. Tout ce qu'il a vécu c'est  le plus grand désordre qui règne dans cette  ex "Grande Armée" suite aux défaites successives, la maladie, les conditions météo désastreuses, la faim, les maraudes, les désertions. A Mayence c'est le chaos : la cité, point de jonction des troupes en retraite, connaît un encombrement tel que toute la ville, les bâtiments publics, les maisons particulières, les rues même sont transformées en Hôpital.

La ville est assiégée. Du 3 janvier au 4 mai 1814, la garnison est aux prises avec le typhus que les soldats ont apporté avec elle, la maladie tuera près de 16000 hommes, soit la moitié de la garnison, et 2500 habitants de Mayence.

C'est ainsi qu'Auguste Taine, meurt au Lycée, créé par les français et transformé en hôpital. 

Taine auguste 21 1 1793

 
 

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Date de dernière mise à jour : Lun 22 jan 2024

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