Georges Fruit x Aline Valet
Georges Benoit Fruit
1893-1982
Georges Benoit est le cousin germain de ma grand-mère Gabrielle Fruit épouse Marc Lenglet.
C'est en découvrant sa photo chez mes grands-parents, que j'ai commencé, à l'adolescence à m'intéresser à la généalogie familiale.
Georges est né à Bertry le 28 janvier 1893 de Benoit et Aurore Bricout. Il est le cadet, son fère Emile a 4 ans de plus que lui.
Ses parents sont brodeurs, ils habitent rue " du moulin".
Georges n'a que 19 ans lorsqu'éclate la grande guerre.
Il est incorporé au prestigieux 22è Régiment de Dragons.
Ce régiment créé en 1630 est considéré comme le plus ancien des régiments de cavalerie.
Pour les férus d'histoire, l'historique ici :Tableau d'honneur 22è RD
Le 22è RD est stationné à Reims. les 27 et 28 juillet 1914, les permissionnaires sont rappelés et les commissions de réquisition fournissent les chevaux nécessaires. Le 30, tout est prêt, les fourgons chargés. II n'y a plus qu'à attendre l'ordre de départ. Le moral est excellent et c'est dans le plus grand calme que les dernières opérations de détail sont exécutées.
D'août à octobre 1914, le régiment sera engagé sur les frontières du Nord, en Belgique, il participera aux Batailles de l'Ourq et de la Marne. Mais surtout il combattra à proximité de son village natal :
"Le 25 août, près de CLARY, le Régiment salue au passage des Belges qui émigrent par voie ferrée. Quelle détresse sur tous ces visages ! Le 26 Août, le C. C. se porte sur L'ESCAUT ; la 5ème D. C. a comme direction CRÈVECŒUR-sur-L'ESCAUT ; les autres D. C. sont à sa gauche. Il s'agit d'aider la gauche britannique (2ème D. C.) à se dégager de l'étreinte des Allemands. Le C. C. y parviendra en engageant vigoureusement toute son Artillerie contre les colonnes ennemies dont d'importants éléments sont obligés de stopper et de faire face. Le 3ème B. D. (16ème et 22ème Dragons) essaya même, après le passage du fleuve à CRÈVECŒUR, de jeter des Escadrons pied à terre. Au 22ème Dragons, le Commandant VEZY de BEAUFORT, dont la bravoure est déjà légendaire, porte son Demi-régiment (1er et 2ème Escadrons) sur SERANVILLIERS, mais à peine a-t-on posé le pied à terre qu'il faut remonter à cheval à 800 mètres du village, sous le feu d'un Bataillon de flanc-garde ennemi qui l'occupe déjà".
Le tout début de la guerre sur le front occidental se caractérise par une guerre de mouvement d'août à novembre 1914, pendant laquelle la cavalerie peut théoriquement jouer son rôle : au niveau opérationnel elle renseigne le commandement et reste en flanc-garde, tandis qu'au niveau tactique elle est plus mobile que l'infanterie.
Une flanc-garde est un groupe d'unités destiné à se déplacer sur le flanc de l'armée pour
- en mouvement :
- explorer le terrain afin d'éviter les surprises (prise de flanc),
- garantir les manœuvres de l'armée et ses déploiements,
- en attaque :
- faire écran et contenir l'ennemi sur une aile le temps que l'armée puisse lancer son attaque,
- se porter en avant, fixer une partie des forces adverse pendant que l'armée frappe ses objectifs.
- en défense :
- faire écran de façon à éviter que l'armée ne soit contournée sur ses positions de défense.
Le 15 Septembre, le 22ème Dragons traverse PÉRONNE, rend les honneurs au Général BRIDOUX qui, sur la grande place, regarde passer les Escadrons, et se porte au Nord de PÉRONNE dans la région accidentée de Longavesnes. Avant d'arriver à LONGAVESNES, long arrêt sur la route de PÉRONNE à CAMBRAI : coups de fusil à l'avant-garde qui règle le compte d'un détachement du Génie allemand ayant des vues sur les ponts de PÉRONNE. En Octobre le 22è RD se portera sur la région de Lens, Arras, avant de repartir pour la Belgique et participer à la bataille de l'Yser.
"Ici s'arrête pour le 22ème, la première phase de la campagne. Le Régiment en sortait apparemment épuisé, ayant subi des pertes sensibles, avec des effectifs incomplets, des chevaux et des hommes amaigris, des uniformes en lambeaux et disparates, mais il avait développé au plus haut point au cours de ces trois mois et par ses sacrifices mêmes, outre l'expérience et le savoir-faire, les forces morales les plus précieuses"
De Novembre 1914 à 1918, il faudra s'adapter à la guerre de tranchées, de nombreux cavaliers rejoignent l'infanterie, cependant le 22è RD continue de se moderniser, tant au niveau outillage qu'au niveau tenue vestimentaire. En décembre est formé l'escadron à pied du 22è RD, l'abandon du cheval sera une constante de ces prochaines années "Vos Escadrons à pied, dans une tâche nouvelle pour eux, ont fait preuve des plus solides qualités. Je compte que dans l'avenir, cette Troupe d'Élite continuera à maintenir le beau renom qu'elle s'est acquis. A tout le 2ème Corps de Cavalerie, je témoigne mon entière satisfaction". (Général de Mitry)
En Août 1915, enfin doté d'un masque à gaz, le régiment entrera en action dans les secteurs de Souchez, Notre Dame de Lorette. puis ce sera la Champagne ; en 1917 ce sera La Lorraine, la bataille de Parroy puis retour dans l'Aisne pour la reconquête du territoire.
Georges traversera toutes ces épreuves sans être blessé. Ici à Paris avec sa marraine de guerre Sophie Goupil lors d'une permission en 1916.
La guerre terminée, la vie reprend le dessus, les amis, les amours.... Aline Valet entre dans sa vie définitivement.
Aline née le 24 avril 1894 est la fille de Jean-Baptiste Valet et Eudoxie Lagouge de Maurois. Elle a un frère, Jean-Baptiste, qui ne reviendra pas, tué au front en juin 1917 voir :Jean-Baptiste Valet
Georges et Aline se marient le 17 novembre 1919. Ils auront 3 enfants :
Jean ( 1922-2005) naît à Bertry il épousera Fernande Dhénin de Caudry
Paulette (1924-2000). naît à Caudry Elle épousera Roger Taine de Bertry
Emile ( °1928-) célibataire né à Caudry.
La jolie Aline : toujours élégante
Ses parents : Jean Baptiste Valet x Eudoxie Lagouge
la famille après la guerre et le décès du fils
Georges et Aline s'installent à Caudry après la naissance de leur 1er enfant, où ils auront un atelier de broderie.
les 3 enfants du couple :
diverses photos de famille
Georges sera à nouveau mobilisé en 1939 ( avec le casque à l'extrême droite)
Aline décède en 1968, à l'age de 74 ans. Georges décède en 1982 à l'age de 88 ans. Le couple a 5 petits enfants.
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Date de dernière mise à jour : Lun 25 sept 2023
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