Cetait au temps ...

R comme Rocroi (Bataille)

Rocroi

Rocroi, encore une bataille antédiluvienne enfouie dans les brumes de notre apprentissage scolaire.

Et pourtant, maintenant que je peux lier histoire et généalogie, cela ne me parait plus si lointain.

1643, ce sont mes ascendants à la 12e génération, Tous les noms qui me sont familiers sont là Gave, Rousseau, Hennino, Farez, Taine, Fruit, Lefort, Tamboise, Lenglet, Pruvot, Poulain, Basquin, Millot, Furgerot, Herbet, Delhaye, Héloir,Denoyelles etc. Les rayons de ma roue d’ascendance ci-dessous en témoignent. Et encore, n’ai-je rien fait pour tenter de la compléter.

Roue

 

 

 

Pas de doute, Rocroi c’était hier !

Le plus vieux document familial en ma possession date de cette époque : en 1649 le partage des terres appartenant à Anthoine Philippe Poulain.

1649 partage terres anthoine philippe poullain

Un peu d’histoire :

Rocroi, était orthographié Rocroy avant la révolution.

Bataille rocroi

La bataille de Rocroi a lieu le 19 mai 1643 pendant la guerre de Trente Ans. Elle est la rencontre entre l’armée des Flandres, armée espagnole commandée par Francisco de Melo qui assiégeait Rocroi, et l’armée de Picardie, armée française menée par Louis de Bourbon, duc d'Enghien (le futur Grand Condé)

La guerre de Trente Ans déchire l'Europe depuis 1618, le conflit oppose le camp des Habsbourg d’Espagne et du Saint-Empire, soutenus par la papauté, aux États allemands protestants du Saint-Empire, auxquels se sont alliés, les Provinces-Unies et les pays scandinaves, ainsi que la France qui, bien que catholique, entend réduire la puissance de la maison de Habsbourg en Europe

Un peu de géographie :

 

Vermandois CambrésisComme toujours le seuil Cambrésis-Vermandois a servi de lieu de passage et de stationnement pour les troupes que ce soit Landrecies dans le Cambrésis ou Guise dans l’Aisne, pour ne citer que les plus proches de mon village natal.

Remparts de landrecies gravure 1660 couleur La rencontre entre les parties, qui devait initialement se dérouler dans l’Aisne, se déporte finalement sur Rocroi, située plus à l’Est. Elle se soldera par une victoire française. Elle marque la fin de la suprématie Espagnole et préfigure le rattachement de notre région à la France quelques années plus tard.

Et ensuite....

Ne pensez pas pour autant que nos ancêtres aimaient des Français. Ces derniers ne laissaient pas de bons souvenirs de leurs passages.

Lorsqu’ils se retirent du siège de Cambrai en 1649 « deux lieues par delà Cambrai, à Crevecoeur, Esne, Walincourt et aultres villages, bruslant censes, châteaux, villaiges et abbaïes, faisant des ravages et plaiges par tout le païs de Cambrésis »

Le Français était l’envahisseur et les habitants du Cambrésis participèrent activement à la défense de leur territoire contre les armées de Louis XIV.  Le fils d'Olivier FARRE (FAREZ) : Antoine FARRE (~1603-1673),  censier de Bezin à Fontaine au Pire était lui-même cornette* de cavalerie. Nul doute que sa troupe était constituée d'autres aïeux de notre arbre, dont les noms sont restés dans l'oubli.

*Cornette : porte-drapeau  

552066ffb3f58f6c81d5595afafec9a1

 

Date de dernière mise à jour : Lun 21 nov 2022

  • 7 votes. Moyenne 5 sur 5.

Commentaires

  • Jean-Luc, Marcel DUMOULIN
    • 1. Jean-Luc, Marcel DUMOULIN Le Sam 10 déc 2022
    Très bon, merci pour ce nouveau récit et ces documents, comme cette carte du Vermandois où je constate que Bohain, entourée de forêts, est sur la frontière avec le Cambrésis de l'époque. Ca a du bien chauffer dans le quartier, notamment en un lieu célèbre de cette époque pour les Bohainois, le célèbre Chêne brûlé où j'ai eu l'occasion de m'amuser dans le tronc dans les années 60.

    """On raconte que le Chêne Brûlé, vieil arbre séculaire qui marquait autrefois l’entrée de la forêt de Bohain, devait sa forme typique (il était creux en son milieu) au feu que les Espagnols y mirent lors d’un siège du château, en 1636.

    L’arbre survécut malgré tout et reverdit chaque année. Il devint le lieu de rendez-vous des enfants et des amoureux. Le chêne brûlé fut peint par Henri Matisse (1902-1903) et Émile Flamant (1931). En 1930, lors d’une querelle de clochers, des jeunes de Becquigny mirent le feu à l’arbre mais l’incendie fut rapidement circonscrit. Finalement en mars 1971, après une soirée d’élections municipales, des mécontents l’incendièrent et lui portèrent le coup fatal. Il ne reste plus aujourd’hui qu’une souche encore visible au stade. C’était également un point stratégique des armées puisqu’il était inscrit dans les cartes d’état major."""
    • Dominique LENGLET
      • Dominique LENGLETLe Lun 12 déc 2022
      Bonjour Jean Luce et merci pour cet anecdote du chêne brûlé dont je dispose d'une photo ancienne, je me promets toujours de faire un petit article là dessus...quand les journées auront 30 heures...
  • Fanny-Nésida
    • 2. Fanny-Nésida Le Ven 25 nov 2022
    Je me suis un peu documentée sur Rocroi car un couple d'ancêtres s'est marié dans cette ville, il y plus de 3 siècles.
    Courageuse thématique retenue pour ce challenge, avec des billets très complets.
  • Aline DOLE
    un vrai trésor ce document comme on aimerait tous en avoir.
  • Christelle
    Oh nous partageons le même thème aujourd'hui pour la lettre R !
    • Dominique LENGLET
      • Dominique LENGLETLe Mar 22 nov 2022
      oui j'imagine la rencontre fortuite entre nous deux ancêtres: hé tiot ! tin nom che Linglet ! mi auchi
  • VERONIQUE ESPECHE
    Waou ... tu as une malle aux trésors qui fait rêver ... Un document de 1649 !!!

Ce site comprend de nombreuses photos.

Pour une meilleures visibilité n'hésitez pas

à cliquer sur chacune d'elles afin de l'agrandir.