L'affaire Bitan, le roi du tapis (1975)
- Le Sam 24 mai 2025
- Dans Histoire locale
- 5 commentaires
Le 24 mai 1975, Jean Bitan, disparaît à Paris. Ancien commerçant, il était surnommé « le roi du tapis », en raison de sa prospérité passée dans le négoce de textiles.
Juin 1975
Début juin la presse à sensation s’empare de cette affaire :
PARIS, 4 JUIN 1975 — PHOTOS : JAMES ANDIANSON
Depuis 10 jours, Jean BITAN (l’ex Roi du tapis) a disparu. On ne l’a pas revu depuis ce soir-là, où il a quitté le Grand Cercle qu’il fréquentait 3 fois par semaine. Jean BITAN (83 ans) né à Sfax en Tunisie, veuf, habitait seul rue de Ponthieu à deux pas des Champs Élysées . S’agit-il d’une fugue, d’un enlèvement ou bien Jean BITAN a-t-il été victime d’un malaise ? Les enquêteurs sont perplexes mais la famille se déclare prêtre à verser la rançon.
Effectivement l’affaire s’emballe, sa famille reçoit plusieurs appels téléphoniques anonymes réclamant une rançon de 1 500 000 francs. L’enlèvement semble bien ficelé, la peur s’installe, la Police Judiciaire est saisie.
Juillet 1975
Le 12 juillet, une souricière est tendue lors de la tentative de remise de la rançon.
Stupeur au village : Jean-Pierre Herbet, brodeur domicilié à Clary (Nord), est interpellé.
Connu de Bitan avec lequel il a été en affaires, Herbet avoue rapidement avoir monté de toutes pièces le scénario d’un faux enlèvement. Selon lui, le négociant serait décédé d’une crise cardiaque lors d’une discussion qu’ils auraient eu dans une rue de Paris. Après s’être débarrassé du corps dans la Seine, le brodeur aurait eu l’idée de demander une rançon pour renflouer son affaire en difficulté.
Ce scénario ne semble pas convaincre les cadors du 36 quai des orfèvres qui maintiennent la pression sur le suspect. Ce dernier finit par se rétracter et oriente la police sur une nouvelle piste.
14 juillet 1975
Le 14 juillet 1975, le corps, en partie calciné, de Jean Bitan est découvert sur le territoire de Beaurevoir, commune de l’Aisne, par les policiers du 36 venus sur place sur les indications d’Herbet. L’autopsie révèle une mort violente, ce qui contredit les premiers propos de l’agresseur, qui évoquait une crise cardiaque accidentelle.
Inculpé pour homicide volontaire, Herbet continue pourtant de nier avoir voulu tuer. Son procès s’ouvrira en mars 1978 devant la cour d’assises de Paris. Il sera finalement reconnu coupable de coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner, ainsi que de tentative d’escroquerie.
Une part de mystère.
Cette histoire, notamment la rencontre à Paris d'Herbet avec Bitan, qui est théoriquement retraité, conserve un part de mystère. Une hypothèse, longtemps murmurée, selon laquelle Jean Bitan aurait fait chanter Herbet, reste sans fondement documentaire, et donc juridiquement imprudente à soutenir sans preuve. Donc je n'ai rien dit.
Le Grand Cercle, rue de Presbourg, où Bitan avait ses habitudes, n’était pas un simple club de loisirs et d’affaires où se croisaient des notables, mais un théâtre discret de mondanités louches, de retrouvailles douteuses, de trafics, voire de règlements de comptes masqués en bavardages polis On y apprend que ce cercle, aujourd’hui fermé, « regroupait truands, voyous, anciens policiers, et figures troubles de la collaboration ». L’établissement avait l’allure d’un club respectable, mais servait souvent de repaire à ceux qui vivaient dans la pénombre de la loi, voire entre deux eaux. (source : Wikipédia Robert Blémant)
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Commentaires
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- 1. Christophe DOUCHET Le Sam 24 mai 2025
Je me souviens bien de cette histoire. J'étais à l'école avec deux de ses enfants .
Ils ont habité suite à cela sur Caudry avec leur maman ,très gentille d'ailleurs.
Bel article Bravo !-
- Dominique LENGLETLe Dim 25 mai 2025
Merci Christophe. J'ai un peu l'impression qu'il était un nigaud de la Vérité si je mens égaré chez les Bettoun du Grand Pardon !
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- 2. Bruneau Christiane Le Sam 24 mai 2025
Tu en fais de drôles de découvertes ! -
- 3. Zoia martine et danilo Le Sam 24 mai 2025
Merci pour cet article. En effet, nous nous rappelons bien de cet évènement car nous étions des voisins de Jean pierre Herbet. Nous avons d'ailleurs racheté sa maison en 1979 ( mise en vente aux enchères publiques au tribunal ) après avoir aidé à déménager sa femme et ses 5 garçons . Mme foulon , maire , nous a aidé à trouver un logement pour reloger cette famille après notre achat de leur maison.
Bravo Dominique pour ton travail de recherche et les articles que tu écris.
Toutes nos amitiés ainsi qu ' à Jacques-
- Dominique LENGLETLe Dim 25 mai 2025
Merci Martine pour ce témoignage, pour vos encouragements et vos lectures fidèles.
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