Cetait au temps ...

Epiphanie Corbizet (1812-1873)

Adélaïde "Épiphanie" CORBISEZ, dite Fannie Adèle (1812-1873)

Adélaïde « Épiphanie » CORBISEZ, surnommée Fannie Adèle, est baptisée le 6 janvier 1812 à Clary, dans le Nord (59225) peu après sa naissance, peut-être le jour même. Fille de Pierre Joseph CORBIZET  et de Catherine Joseph DASCOTTE, elle est la troisième enfant d’une fratrie de six et incarne la vie d’une femme du XIXe siècle, façonnée par les conditions modestes et les traditions sociales
de son époque.

neige eglise clary

Une jeunesse marquée par le travail et le deuil

 

 

Bahotte maison

 

Issue d’une famille de mulquiniers, Épiphanie grandit dans un milieu où le travail est omniprésent. La mulquinerie, qui consiste à tisser et vendre des toiles fines de lin comme la batiste et le linon, impose de longues journées de labeur dans des caves, pour raison d'hygrométrie, recevant la lumière du jour par une "bahotte" . Toute la famille participe, les enfants comme les femmes, souvent au détriment de leur santé.

En 1832, elle épouse François "Xavier" MARTEL. Un jeune homme du village, né lui aussi dans une famille de tisserands.  De cette union naissent quatre enfants, mais seuls deux survivent à la petite enfance. La mortalité infantile, exacerbée par la pauvreté, les conditions sanitaires précaires et les épidémies, est une épreuve courante pour les familles de l’époque. Elle n'en est peut-être pas moins déchirante.

Avant 1841, Épiphanie perd son mari Xavier, devenant veuve à moins de 29 ans.

Une nouvelle union, mais des défis persistants

Mulquinier2

En juillet 1841, Épiphanie se remarie avec Pierre Joseph Lambert GRANSAR, lui aussi mulquinier. C’est le troisième mariage de Pierre. De 15 ans son aîné, il est déjà deux fois veuf et père de six enfants, dont trois n’ont pas survécu. Ensemble, ils auront deux filles, Catherine "Clotilde" et Arsène Josèphe.

Les enfants, dès leur plus jeune âge, sont intégrés au métier à tisser familial, installé dans une cave sombre où règnent l’humidité et la semi-obscurité. Les journées sont longues et la fatigue omniprésente, mais c’est là que se joue la survie économique de la famille.

Les lacunes de l’état civil de Clary, disparu pendant la première guerre mondiale, n’ont pas permis, à ce jour, de déterminer la date de décès de Pierre. On peut juste la situer entre 1865 et 1878. Il est toujours en vie au premier mariage de sa fille Arsène mais il est déclaré décédé au suivant.

Une vie effacée derrière les rôles imposés.

Comme tant d’autres femmes de son temps, Épiphanie est avant tout désignée par les rôles qu’elle assume pour les autres : fille de Pierre et Catherine, épouse de François "Xavier" MARTEL, puis de Pierre Joseph Lambert GRANSAR, et enfin mère de six enfants, dont plusieurs n’atteindront pas l’âge adulte. Ces identités, imposées par la société, effacent presque son propre nom et son individualité. Pourtant, Épiphanie  est le pilier d’une famille, une travailleuse acharnée dans un monde où les femmes sont rarement reconnues pour leur contribution au-delà de leur foyer. Elle s’éteint le 13 octobre 1873 à Clary, à l’âge de 61 ans à l’issue d’une vie, marquée par le travail, le deuil et les sacrifices.

 

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Date de dernière mise à jour : Mar 07 jan 2025

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Commentaires

  • Catherine Livet
    • 1. Catherine Livet Le Mer 08 jan 2025
    C'est toujours émouvant de lire quelques lignes au sujet de ces femmes, presque invisibles.
  • Françoise Degenne
    Bel hommage à une de ces femmes si souvent invisibilisées ! Épiphanie est un prénom rare, je n'en ai qu'une dans mon arbre, née vraisemblablement fin XVI/début XVIIe !
  • Petits cailloux
    merci pour cet article sur une de ces si nombreuses invisibles qui nous ont précédés et sur qui reposent nos arbres...

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